L’intelligence artificielle a-t-elle déjà atteint son plafond de verre ?
Plusieurs experts estiment que le plus gros du travail est fait et que le développement de l’IA se fera dorénavant par de très petites touches.
Invité au salon DealBook Summit, Sundar Pichai, le PDG de Google, en est sûr : « Les paliers de progrès les plus accessibles ont été atteints. » L’intelligence artificielle aurait déjà trouvé son plateau et le rythme d’innovation qui affole les marchés depuis deux ans va connaître un dangereux coup d’arrêt.
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L’IA n’aurait plus rien à manger
Si les intelligences artificielles comme ChatGPT ou Gemini se sont si vite améliorées depuis deux ans, c’est notamment parce qu’elles avaient toute la connaissance de l’humanité présentée devant elles en guise de buffet à volonté. Une masse de données incommensurable à ingurgiter, à digérer, permettant de renforcer la pertinence des réponses au milliard de questions qui sont posées chaque jour à ChatGPT.
Fin 2024, il ne reste plus grand-chose aux intelligences artificielles pour se perfectionner. Aussi, Sundar Pichai en est sûr : la grande révolution de l’IA promise par les géants de la tech (dont Google, ironique) n’arrivera pas en 2025. Pourtant, pour qu’elle puisse advenir, les efforts doivent être poursuivis… et soutenus par des fonds qui risquent de s’amoindrir si les progrès ne sont pas au rendez-vous.
C’est le serpent qui se mord la queue. L’IA a besoin d’investissements massifs pour se développer, mais les investisseurs attendent avec impatience la monnaie de leur pièce. Si le retour sur leur investissement tarde trop, ils pourraient retirer leurs billes et ainsi tuer dans l’œuf les (nombreuses) promesses de l’intelligence artificielle.
L’IA se nourrit de contenu généré par IA
L’impatience des investisseurs n’a d’égal que l’appétit des intelligences artificielles, qui font feu de tout bois. Aussi, il a été documenté par la revue Nature que les IA commencent à s’autodétruire en ingurgitant (et donc en régurgitant aux utilisateurs) du contenu généré par des intelligences artificielles. Un phénomène de cannibalisme qui appauvrit les résultats.
Ajoutons à cela la composante énergétique qui complexifie le tout et nous avons là un cocktail invitant, peut-être, les entreprises pionnières de l’IA à calmer leurs ardeurs. En effet, une simple requête sur ChatGPT consommerait dix fois l’énergie nécessaire à la présentation d’une page de résultats Google. Quand on sait qu’OpenAI a pour ambition de remplacer Google, cela n’a rien de très rassurant.
Un édifice fragile donc, qui s’écaille davantage à mesure que des promesses intenables sont faites par des entreprises dont l’objet – d’autant plus pour celles cotées en bourse – est avant tout de faire du profit.