l’appareil star évolue pour encore mieux (faire) briller
Sur le marché du petit électroménager, le secteur de l’entretien des sols est l’un des plus lucratifs. C’est aussi l’un des plus innovants, sur lequel de nouveaux appareils fleurissent régulièrement : aspirateurs robots laveurs, robots avec station d’entretien tout-en-un, aspirateurs balais sans fil, détacheurs de moquettes et textiles… Parmi eux, l’aspirateur laveur, aussi baptisé « aspirateur sec et humide » (ou wet and dry), dont la promesse est aussi simple qu’alléchante : aspirer tous les sols durs et les laver en même temps pour gagner un temps précieux.
En bonus, ces appareils peuvent aussi aspirer des liquides. En bref, qu’on ait renversé un verre de jus de fruits, un bol de lait avec des céréales, fait tomber un œuf sur le carrelage de la cuisine ou qu’on veuille tout simplement nettoyer en une seule fois (aspirateur et serpillère, donc) le sol du séjour, avec cet appareil, tout est possible. Sur le papier, ces arguments ont suffi à convaincre de nombreux Français, d’ailleurs encore plus préoccupés par le nettoyage de leur logement depuis la sortie du Covid. Résultat : un chiffre d’affaires qui a augmenté de 31 % en 2023 (selon les données de GfK) sachant que les ventes suivent un chemin semblable cette année.
Les aspirateurs laveurs sont équipés d’un réservoir d’eau propre, qui sert à humidifier un ou plusieurs rouleaux rotatifs qui frottent les sols pour les nettoyer. En même temps qu’ils lavent, ils aspirent aussi les déchets ainsi que l’eau servant au lavage, collectée dans un second réservoir. En plus d’être dépoussiérés et lavés, les sols sont donc partiellement séchés. Enfin, le(s) rouleau(x) étant constamment réhydraté(s) avec de l’eau propre et la saleté aspirée, on évite d’étaler de l’eau sale partout comme avec une serpillère. Cerise sur le gâteau : généralement, les rouleaux de lavage s’autonettoient sur la station de chargement, ce qui limite l’entretien.
Si le tableau semble parfait, ces équipements présentent bien quelques contraintes et défauts. Mais les fabricants redoublent d’imagination pour les faire évoluer. Ce marché étant très dynamique, il attire de nombreux acteurs, ce qui stimule l’innovation et participe à la démocratisation.
Plus agiles, donc plus utiles partout dans la maison
Pour commencer, les aspirateurs wet and dry de première génération ne pouvaient pas être penchés au-delà d’un certain angle, l’eau sale risquant de se mélanger à l’eau propre ou de passer dans le moteur. Ils ne pouvaient donc pas être utilisés pour nettoyer sous les meubles. Pour faire le ménage sous une table, une table basse, un lit, un canapé ou une armoire par exemple, il fallait soit déplacer le meuble, soit utiliser un aspirateur et une serpillère en complément de l’aspirateur laveur.
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Depuis environ un an, les références pouvant nettoyer sous le mobilier se multiplient : on peut citer comme exemples le récent modèle X-Clean 10 développé par Rowenta et Narwal, les Dreame H14 et H14 Pro, ceux de la série Roborock Flexi (Flexi Lite, Flexi et Flexi Pro) ou encore le Tineco Floor One Stretch S6 – liste non exhaustive…
En l’occurrence, ces appareils peuvent être totalement allongés sur le sol et passent donc sous la plupart des éléments de mobilier assez hauts pour cela. Avec leur manche et leur réservoir, ils sont épais d’une quinzaine de centimètres environ.
Un nettoyage plus précis des bords
L’autre évolution notable concerne le nettoyage le long des meubles, des murs et des plinthes. Du fait de la présence d’un ou plusieurs rouleaux de lavage, la tête est forcément assez large et éventuellement épaisse. Mais, surtout, le rouleau ne s’étend pas toujours jusqu’aux bords de la brosse (l’attache se trouvant sur l’un des côtés). Si bien qu’une bonne partie des aspirateurs wet and dry peut longer les murs de près d’un côté seulement (généralement le côté droit de la brosse). Mais de l’autre, il reste une bande de quelques centimètres qui ne peut pas être lavée.
Or, selon la configuration du logement, on ne peut pas longer toutes les bordures systématiquement par la droite. Certains modèles promettent un véritable nettoyage bord à bord des deux côtés, ce qui fait même partie des arguments de montée en gamme. Exemple concret : les modèles Flexi et Flexi Pro de Roborock sont pourvus d’une brosse qui atteint les bords des deux côtés, tandis que le modèle Flexi Lite, le moins cher de la série, ne le permet que d’un côté. Dans le catalogue de Dreame, seul le H11 Core d’entrée de gamme, vendu à moins de 200 euros, ne nettoie pas bord à bord des deux côtés ; tous les autres le font.
Un véritable lavage en profondeur et des pouvoirs désinfectants
Les premiers modèles qui sont apparus sur le marché permettaient de laver les sols à l’eau pure. Cela présentait certaines limites, car on pouvait certes éliminer des traces du quotidien grâce au frottement des rouleaux et les sols semblaient propres en apparence. Mais, avec seulement de l’eau, on se contente de décrasser sans assainir et sans laver en profondeur. Les aspirateurs laveurs constituaient donc une solution d’appoint, qu’il fallait compléter par le passage de la serpillère ou du balai vapeur de temps en temps.
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Actuellement, les aspirateurs wet and dry acceptant du détergent mélangé à l’eau sont de plus en plus nombreux. Généralement, il faut se cantonner à la solution de lavage de la marque (dont nous conseillons de vérifier le prix au litre avant de valider un choix d’appareil), mais au moins, la séance de ménage à l’aspirateur laveur suffit pour réellement laver et assainir les sols.
Quelques modèles, plus rares, commencent même à proposer une fonction de diffusion de vapeur, pour faciliter l’élimination des taches incrustées les plus tenaces (la vapeur dissout la graisse et les salissures collantes) et profiter au passage des vertus désinfectantes de la vapeur. C’est notamment le cas du Tineco Floor One S7 Steam.
Un autonettoyage plus complet suivi d’un séchage
La capacité de ces appareils à s’autonettoyer fait indéniablement partie des arguments qui séduisent les consommateurs. Attention, il ne faut pas confondre autonettoyage et absence d’entretien. Cela réduit la maintenance sans en dispenser totalement. Il reste à vider le collecteur d’eau sale, se débarrasser des déchets solides qui ont été triés, rincer et laver ce bac ainsi que son filtre… Et les déchets humides pouvant coller, c’est rarement une partie de plaisir.
Néanmoins, le ou les rouleaux se nettoient automatiquement. Une fois l’appareil posé sur sa base, il est baigné d’eau propre puis énergiquement frotté, gratté et enfin essoré pour être débarrassé de la saleté, de la poussière, des poils d’animaux, des cheveux… Parfois, le rouleau tourne alternativement dans un sens puis dans l’autre, pour détacher plus efficacement les salissures. Dans certains cas, la durée du cycle d’autonettoyage est même ajustée de manière intelligente grâce à des capteurs, en fonction de l’état de saleté du rouleau (sur le Rowenta/Narwal X-Clean 10 par exemple).
Pour améliorer la fonction d’autonettoyage, un certain nombre de modèles effectuent désormais le lavage du rouleau à l’eau chaude (environ 60°C). Cela sert à mieux en déloger les salissures grasses ou collantes (comme l’huile, le chocolat, les sauces…). Mieux : les aspirateurs wet and dry récents les plus élaborés proposent aussi une fonction de séchage des rouleaux à l’air chaud à l’issue du cycle de nettoyage. Cela évite que des odeurs se développent. Le séchage peut nécessiter une ou plusieurs heures, les cycles tendant à devenir plus courts – par exemple, le Dreame H14 Pro dispose d’une option de séchage rapide en 5 minutes.
Une maniabilité améliorée grâce aux roues “autotractées”
Les aspirateurs wet and dry remplissant différentes fonctions et embarquant deux réservoirs sont forcément plus encombrants et plus lourds que les classiques aspirateurs balais. Pour éviter que cela se ressente trop et devienne pénible lors des séances de ménage qui se prolongent, les fabricants ont trouvé une parade : les roues motorisées ou « autotractées ».
Les roulettes placées à l’arrière de la tête de lavage et sur lesquelles elle repose en partie sont entraînées électriquement. On a à peine besoin de pousser sur le manche pour que l’appareil avance. Cette technologie équipe certains aspirateurs de ce type depuis les premières générations. Mais cela ne suffisait pas à totalement soulager l’utilisateur, car, comme une serpillère, il faut faire des mouvements de va-et-vient. C’est pourquoi quelques modèles récents utilisent des roues motorisées dans les deux sens, s’adaptant aux mouvements de l’utilisateur pour le soulager à la fois quand il pousse la tête de lavage vers l’avant et quand il la tire vers l’arrière. C’est notamment le cas du Roborock Flexi Pro (la marque parle de technologie « SlideTech »), du Dreame H14 et déjà du Dreame H13 Pro (la technologie est baptisée GlideWheel).
L’aspirateur laveur reste un appareil relativement récent, qui n’est pas exempt d’imperfections de jeunesse. Son utilisation présente bien quelques contraintes. Mais entre son autonomie désormais confortable qui atteint souvent une quarantaine de minutes et surtout les récentes améliorations en matière d’efficacité de lavage, de polyvalence, de maniabilité et de facilité d’entretien, il commence à atteindre un niveau de maturité qui nous semble prometteur. La concurrence féroce favorisant aussi la démocratisation des tarifs, l’aspirateur wet and dry a sans doute de beaux jours devant lui.