Quand la Tech chouchoute nos animaux de compagnie 

L’important et juteux marché des animaux de compagnie compte ses propres produits high-tech. Ces derniers évoluent au même rythme que les nôtres : ils deviennent plus intelligents et analysent les données de manière encore plus poussée.

Il y a presque deux ans, nous nous intéressions à l’univers de la « pet tech », ou les nouvelles technologies destinées à nos compagnons à fourrure. Nous nous questionnions sur l’utilité de certains équipements parfois connectés et éventuellement bardés de capteurs, comme les jouets, fontaines, colliers, distributeurs de croquettes, caméras… À noter qu’en plus de ces appareils qui retiennent notre attention, ce secteur compte aussi de nombreuses applications et solutions liées au pet sitting, à l’adoption, aux assurances, à la santé (pharmacie, téléconsultation, outils destinés aux vétérinaires) et surtout à l’alimentation (croquettes, pâtées, compléments alimentaires et friandises).  

Une offre qui s’étoffe 

Quant à savoir si les consommateurs sont bien au rendez-vous, il y a des signes qui ne trompent pas : l’offre est de plus en plus étoffée et des marques généralistes s’y engouffrent. Par exemple, Xiaomi, qui commercialisait déjà un distributeur de croquettes connecté et une fontaine à eau, en a récemment lancé une nouvelle version en tenant compte des retours des utilisateurs. Le distributeur Smart Pet Food Feeder 2 comporte notamment une fenêtre pour vérifier le niveau de croquettes ainsi qu’un écran affichant le poids exact restant dans le bol, au gramme près.

Autre marque qu’on n’attendait pas forcément sur ce créneau : Philips s’est jetée dans la mêlée, avec les mêmes types de produits regroupés au sein d’une gamme logiquement baptisée Pet Series, présentée à la presse au sein de l’atelier Royal Canin. Outre l’aspect maison connectée et praticité, la marque a surtout mis l’accent sur le bien-être animal et la qualité de la nutrition. 

Encore plus surprenant, Livoo, qui propose généralement du petit électroménager, des équipements de santé bien-être et des ustensiles de cuisine, a également lancé un distributeur automatique de croquettes connecté.

Dans notre précédent article, nous évoquions ces caméras dédiées aux animaux de compagnie. Il se trouve que l’une des tendances actuelles consiste à intégrer cet équipement directement dans le distributeur de croquettes. Philips, par exemple, a doté son modèle connecté Philips Série 5000 (160 euros, tout de même) d’une caméra HD et d’un micro bidirectionnel. Depuis son smartphone, il est ainsi possible de voir sa boule de poils, de l’entendre et de lui parler, chaque fois qu’il s’approche de sa gamelle.

Même promesse pour la marque spécialisée Catit qui fait évoluer son distributeur intelligent Pixi dans une version Pixi Vision avec caméra, micro et haut-parleurs (et là, il faut débourser presque 200 euros). La marque déploie un argument pour faire de la caméra un peu plus qu’une fonction rassurante pour le maître : celle-ci permet de découvrir les horaires que le félin privilégie pour prendre ses repas, afin de programmer la distribution de croquettes au plus près de ses besoins et de ses habitudes. Surprise : on découvre aussi un tel objet dans le catalogue de maison connectée de Daewoo Security, au milieu des alarmes, caméras et prises intelligentes. Ce ne sont que quelques exemples, car les marketplaces regorgent aussi de distributeurs dotés de caméras.

Suivi complet d’activité et des paramètres vitaux

À l’instar de nos montres connectées et autres trackers d’activité, nos compagnons à quatre pattes ont leur propre système de suivi d’activité. La collecte de données concernant les périodes de veille et de sommeil est communément proposée par les colliers GPS. Par exemple, Kippy DOG pour les chiens et Kippy CAT pour les chats proposent plus qu’une localisation en temps réel ou la définition de clôtures virtuelles.

Ces appareils collectent des données comme le nombre de pas, le temps de jeu, les heures de sommeil, le suivi de l’alimentation… Grâce à un algorithme spécifiquement développé, le maître se voit proposer un suivi de l’indice de santé de son animal (Health Rate), exactement comme le font les montres ou balances connectées. Cet outil prend en compte des critères comme l’âge et le poids du chat ou, pour les chiens, des comparaisons avec des animaux semblables. 

La proposition d’Invoxia avec son collier tracker Minitailz est équivalente, puisqu’il est présenté comme un « dispositif de santé biométrique » assurant le suivi du rythme cardiaque et respiratoire, des plages d’activité et de sommeil, avec des rapports et alertes quotidiens. La localisation en temps réel et des alertes en cas de fugue sont aussi de la partie. Lui fonctionne avec une formule d’abonnement ou sans si on le paie plus cher à l’achat.

La santé traquée jusque dans les toilettes

Cela fait belle lurette qu’il existe des litières pour chat robotisées. Le principe ? Il s’agit d’une maison de toilette autonettoyante, qui filtre la litière agglomérante après chaque passage du félin. Ce dernier profite ainsi d’une litière toujours propre tandis que son maître n’a plus besoin de ramasser. Sans surprise, les fabricants en ont profité pour les agrémenter de capteurs. Les modèles récents tels que la Litter-Robot 4 de Whisker ou la Catbot K8i d’Eziclean promettent un suivi de la santé de l’animal. 

Le modèle d’Eziclean propose principalement un suivi du poids du félin dans l’application, ainsi que des alertes lorsque l’animal utilise la litière. Si elle relève les mêmes données, l’application Whisker app semble aller plus loin dans leur analyse. Il est d’ailleurs possible de suivre jusqu’à quatre chats dans l’app, puisque la fonction de pesée dite intelligente détermine lequel a utilisé la litière. Un algorithme suit non seulement le poids de chaque chat, mais également le nombre d’utilisations des toilettes ainsi que le nombre « pelletées économisées » pour l’humain. Cette dernière information est loin d’être un gadget. Elle est en effet exploitée pour identifier des changements d’habitudes de l’animal, non seulement dans la fréquence des passages à la litière, mais aussi dans la quantité de déchets générés, ce qui peut être le signe de maladies.