suffisant pour faire plier Samsung ?
Notre prise en main détaillée
Premier pliant de la marque chinoise officiellement distribuée en France, le Mix Flip entre comme son nom l’indique dans la catégorie des pliants « portefeuilles » qui rappellent les téléphones à clapet du début des années 2000.
Le Mix Flip débarque donc et Xiaomi a choisi de le proposer en une seule version qui embarque 12 Go de RAM et 512 Go de mémoire interne. Elle est commercialisée au prix de 1 299 €. Deux couleurs sont au programme en revanche, noir ou violet.
Le Xiaomi Mix Flip trouvera naturellement sur sa route la référence de la catégorie, le Samsung Galaxy Z Flip 6 (dont vous retrouverez notre test Labo ici), aujourd’hui vendu au prix de 1 199 € avec les mêmes capacités mémoire que notre protagoniste du jour. Xiaomi est donc plus cher que Samsung, une chose suffisamment rare pour qu’elle nous interpelle et qui pourrait faire douter les consommateurs au moment du passage en caisse. Autre smartphone qui vient se dresser sur la route du Mix Flip, le Moto Razr 50 Ultra (notre test est juste là) qui, toujours en 12/512 Go, est affiché au prix de 1 199 €. Là aussi le Mix Flip est donc plus cher.
Pour notre prise en main, la marque nous a confié quelques semaines un exemplaire noir, mais les futures mesures du Labo Fnac auront lieu avec un produit du commerce.
Design et prise en main
Le Xiaomi Mix Flip ne vient pas révolutionner les choses et son design est finalement assez proche de celui des concurrents présentés plus haut. Élément central du smartphone, sa charnière a été pensée pour que les deux pans de l’écran intérieur se replient sans laisser un espace. C’était notamment le cas sur les premières générations de Samsung Galaxy Z Flip, avec à la clé une zone de fragilité ou tout du moins des accumulations de poussières.
La charnière Mix Flip offre un fonctionnement souple au début, avec un clac assez marqué sur ses derniers centimètres de course. C’est un peu déroutant. Comme souvent, pour ne pas dire toujours, l’opération est difficile à réaliser d’une seule main. Cette charnière à double liaison est en acier stainless et serait capable de résister à 500 000 cycles d’ouverture/fermeture soit nettement plus que son homologue à l’œuvre sur le Z Flip 6 qui est, elle, donnée pour 200 000 cycles seulement. Nous n’avons pas beaucoup plus de détails techniques à son propos à vous exposer.
Le cadre est en alliage d’aluminium 6M42, que Xiaomi présente comme ultrarésistant. La recherche de la robustesse est également de mise sur les différents écrans. La dalle extérieure est forcément plus exposée aux rayures, voire aux chocs. Elle est protégée par une vitre développée spécifiquement pour Xiaomi qui serait dix fois plus résistante qu’un matériau classique. Quant à l’écran pliant, il se contente d’un film de protection qu’il convient bien entendu de ne pas enlever. Malheureusement, le Mix Flip ne bénéficie d’aucun adoubement en matière d’étanchéité ou de résistance à la poussière, contrairement à la concurrence qui est au moins étanche. Un véritable bémol, pour le coup.
L’écran externe affiche une diagonale de 4 pouces, comme celui du Moto Razr 50 Ultra, celui du Samsung demeure plus petit (3,4 pouces). Sa surface se courbe sur ses bordures et son format se rapproche du carré. Cet écran accueille les deux caméras du smartphone, comme sur le Moto Razr 50 Ultra, mais en étant ici alignées verticalement. Si elles s’intègrent plutôt bien en dépassant à peine, elles viennent logiquement amputer de manière sensible la surface d’affichage réellement utile. L’autre moitié est quant à elle en verre mat qui résiste très bien aux traces de doigts.
L’écran interne, lui, impressionne avec sa diagonale de 6,86 pouces. Ne cherchez pas plus grand sur le marché ! La pliure est très discrète et même invisible lorsque le smartphone affiche une interface foncée. Samsung marque vraiment le pas sur cette question. La dalle pliante accueille la caméra frontale dans un poinçon central. Elle présente le meilleur taux d’occupation de la catégorie avec 87,5 % contre 85,5 % pour le Samsung Galaxy Z Flip 6. Son format est, par ailleurs, un peu moins allongé.
Fermé, le Xiaomi Mix Flip se love sans mal au creux de la main avec le bouton de mise sous tension qui vient se placer au-dessus de la touche de réglage de volume. Les deux commandes sont très facilement accessibles, y compris par les mains de petite taille. Le lecteur d’empreinte digitale prend place dans le premier bouton et il affiche de belles performances.
Difficile en revanche d’oublier l’épaisseur certaine de ce smartphone : 16 mm plié, soit 1,1 mm de plus que le Samsung, et 7,6 mm une fois déplié (contre 6,9 mm pour le Flip 6). Justement, déplions notre mobile du jour. Le bouton principal reste bien placé pour une utilisation naturelle. C’est un grand smartphone (167,5×74 mm), des dimensions qui le placent entre le Samsung et le Moto. Sa prise en main n’en demeure pas moins plutôt confortable et agréable.
Le Xiaomi Mix Flip est sans surprise bien fini. Il ne propose pas de prise casque. Vous ne trouverez qu’un connecteur USB-C. La trappe placée à ses côtés peut accepter deux nanoSIM. En haut, on trouve un port infrarouge, une constante sur bon nombre de modèles de la marque, qui permet, grâce à l’application préinstallée, de transformer le mobile en télécommande universelle. Pour le poids, c’est du classique avec 190 g sur la balance contre 187 g pour le Samsung Galaxy Z Flip 6.
Les écrans
L’écran principal s’appuie sur une dalle AMOLED de 6,86 pouces affichant une définition de 1 224×2 912 pixels, soit une densité de 460 ppp. C’est ce qui se fait de mieux aujourd’hui en matière de densité d’affichage. Voilà qui augure d’une excellente finesse d’affichage. Cette dalle serait capable, selon Xiaomi, d’atteindre une luminosité maximale en pic de 3 000 nits, une valeur théorique qu’il convient donc de prendre avec des pincettes. La technologie LPTO est bien présente : la fréquence de rafraîchissement peut ainsi varier dynamiquement entre 1 et 120 Hz. L’utilisateur pourra le cas échéant opter pour un réglage fixe avec deux options, 60 ou 120 Hz.
Bien entendu, les sondes du Labo Fnac nous permettront d’en apprendre plus sur le comportement réel de cet écran. À l’usage, nous avons apprécié son excellente lisibilité en extérieur. Les couleurs sont plutôt précises, mais semblent globalement un peu froides malgré le jeu des différents modes proposés. Pour s’approcher de la perfection, il faut passer du temps sur le réglage manuel de la température de la couleur.
Le second écran du Xiaomi Mix Flip s’appuie lui aussi sur une dalle AMOLED avec une définition de 1 392×1 208 pixels, pour 460 ppp également, soit largement mieux que le Flip 6 (306 ppp) et que le Moto Razr 50 Ultra (417 ppp). La dalle est elle aussi capable d’atteindre les 3 000 nits en pic, contre respectivement 1 600 et 2 600 nits pour ces deux concurrents désignés. La fréquence de rafraîchissement maximale est de 120 Hz, mais il se passe du LPTO. Cet écran externe nous a semblé convaincant en termes de qualité d’affichage, avec là aussi des couleurs un peu froides. Mais le plus important reste sa luminosité élevée qui lui permet d’être parfaitement exploitable dans toutes les conditions.
Performances et interface
Le Xiaomi Mix Flip a opté pour la mécanique la plus puissante du moment, le Qualcomm Snapdragon 8 Gen 3. Au programme, un total de huit cœurs, dont un Cortex-X4 qui peut atteindre les 3,3 GHz. C’est le même choix que Samsung et on s’attend à retrouver les deux protagonistes dans un mouchoir de poche à l’issue du protocole de test du Labo Fnac. En attendant, à l’usage, nous avons devant nous un smartphone parfaitement fluide, capable de faire face aux applications les plus gourmandes, y compris les derniers jeux. Cependant, cette débauche de puissance se traduit par une chauffe qui se fait véritablement ressentir malgré l’intégration d’un dispositif de refroidissement sophistiqué. Mais c’est le lot de la plupart des smartphones pliants actuels.
La partie logicielle est formée du duo Android 14 et HyperOS, la surcouche Xiaomi, avec en prime la prise en charge de l’écran pliant et de son homologue extérieur. Réactive, l’interface est désormais bien connue. On retrouve des menus clairs offrant cependant de belles possibilités de personnalisation ainsi que des fonctions directement motorisées par l’intelligence artificielle.
Quelques bloatwares sont présents, mais ils ne sont pas vraiment gênants, car Xiaomi a eu l’intelligence de les stocker dans un même dossier nommé « Plus d’applications ». De plus, les apps pré-installées sont des classiques que vous auriez de toute façon installées de votre propre initiative : Facebook, Spotify ou encore TikTok. Seule l’application Caméra exploite la pliure avec très classiquement un retour sur la partie du haut pour cadrer et les commandes, ainsi que les différents réglages dans la partie du bas.
L’écran extérieur est bien exploité en revanche et le Mix Flip rejoint sur ce plan les Moto Razr. Il est possible d’utiliser tout d’abord une liste d’applications compatibles pré-installées qui s’affiche directement dans les menus du smartphone. Elles sont au nombre de 19. On trouve essentiellement des applications Google ou Xiaomi, comme Maps, Chrome ou encore Xiaomi Home. Mais quelques apps tierces liées à des réseaux sociaux sont également supportées, comme Facebook et TikTok. Pour la musique, l’offre est plutôt complète avec la présence de YT Music et de Spotify.
Mais si vous installez d’autres applications, celles qui sont compatibles avec une utilisation sur l’écran extérieur apparaîtront dans cette fameuse liste. C’est par exemple le cas d’Instagram, de X ou de WhatsApp. Pour qu’elles viennent s’ajouter dans l’écran externe, il faut les rajouter manuellement en les cochant, tout simplement. Les applications n’occupent pas la totalité de l’espace, puisque la portion au-dessus des deux caméras est utilisée pour l’affichage de widgets bien entendu personnalisables. L’utilisateur bénéficie d’une large palette de fonds d’écran et d’écrans de verrouillage.
Le Xiaomi Mix Flip bénéficie de quatre ans de mises à jour logicielles majeures et cinq ans de mises à jour de sécurité. Une politique plutôt correcte, même si Samsung propose mieux aujourd’hui.
Communication
La partie radio du Xiaomi Mix Flip réunit toutes les composantes d’un smartphone haut de gamme moderne avec le support de la 5G dans toutes les bandes de fréquence et du wifi 7, contrairement au Samsung Galaxy 2 Flip 6 qui se contente du wifi 6e. Le Bluetooth 5.4 est également présent, tout comme le NFC. Le smartphone s’est bien comporté à l’usage, avec une réduction du vent efficace qui a permis à nos interlocuteurs de bien entendu notre voix.
Le pliant de l’Empire du Milieu nous réserve une surprise, car il permet d’appeler lorsqu’il est fermé, une possibilité que n’offrent pas ses concurrents.
Le Labo Fnac et son lourd équipement de mesure pourront déterminer précisément si le smartphone capte bien les différents réseaux.
Photos
Deux caméras sont présentes, ce qui peut sembler un peu chiche sur un mobile vendu largement plus de 1 000 €, mais les ingénieurs de toutes les marques n’ont pas encore trouvé la parade pour aller au-delà. Xiaomi a suivi la même voie que le Moto Razr 50 Ultra en optant pour un téléobjectif plutôt que pour un ultra grand-angle à l’instar de Samsung. Nous trouvons donc un module x2 (l’équivalent d’un 47 mm) ƒ/2,0 armé d’un capteur de 50 mégapixels. La caméra principale s’appuie elle aussi sur un capteur de 50 mégapixels, mais avec des photosites plus imposants pour capturer davantage de lumière. L’optique ƒ/1,7 correspond à un 23 mm argentique. Le pixels binning est déployé sur les deux caméras et on remarque que le Xiaomi Mix Flip est le seul pliant portefeuille à pouvoir filmer en 8K, mais à 24 images par seconde uniquement.
La caméra frontale… enfin, celle intégrée à l’écran pliant, dispose d’un capteur de 32 mégapixels. Là, en revanche, pas de pixels binning.
L’ensemble est piloté par une application très complète mêlant l’IA et le savoir-faire de Leica, qui propose les deux rendus pour laisser le choix aux amateurs de couleurs réalistes ou boostées.
Comment se classera le Mix Flip parmi les autres pliants de la catégorie en matière de photo ? Nous attendrons le retour des spécialistes du Labo Fnac pour nous prononcer définitivement, mais, en attendant, voici notre ressenti à l’issue d’une dizaine de jours de tests. En extérieur, le grand-angle est convaincant avec un excellent niveau de détail et des traitements numériques efficaces, mais demeurant plutôt discrets.
La nuit, la caméra principale s’en sort également très bien. Les clichés affichent une belle dynamique et le piqué reste convenable malgré l’inévitable lissage opéré par le smartphone. Le téléobjectif se montre logiquement moins convaincant lorsque la lumière se met à manquer. En revanche, il assure le spectacle en journée. L’image est nette et bien contrastée. Le Xiaomi Mix Flip propose un zoom hybride x4 qui permet de réaliser des clichés la plupart du temps satisfaisants. Le téléobjectif est également capable de faire la mise au point à une distance de 90 mm. Les gros plans sont de qualité, à condition d’avoir beaucoup de lumière à disposition.
La caméra selfie ne nous a pas franchement convaincus, mais c’est un écueil aisément contournable puisqu’avec son architecture, il est très facile d’utiliser les caméras dorsales pour réaliser de très beaux selfies. Ils profiteront d’un excellent mode Portrait.
Autonomie
Abordons à présent la question de l’autonomie, rarement à l’avantage des pliants et surtout ceux de type portefeuille. Rappelons ainsi que le Moto Razr 50 Ultra s’est éteint au bout de 9 h 45 selon les mesures du Labo. Le Samsung Galaxy Z Flip 6 a fait de même en 10 h 30, toujours selon le protocole du Labo Fnac. Nous avons donc particulièrement hâte de voir quel sera le sort réservé à notre smartphone du jour. Le Xiaomi Mix Flip a, sur le papier, un solide argument à faire valoir : sa batterie affiche une capacité nettement plus importante que ses concurrents avec 4 780 mAh contre 4 000 mAh. Voilà qui explique peut-être l’épaisseur supérieure du Xiaomi…
Estimer l’autonomie de ce type de smartphones est d’autant plus compliqué qu’elle varie sensiblement en fonction de l’écran qui est utilisé. Dans une utilisation relativement intensive mettant à contribution les deux écrans, difficile de dépasser la journée d’utilisation. Mais si vous privilégiez nettement l’écran externe – rappelons qu’il est possible de passer des appels sans déplier le mobile –, l’autonomie augmente nettement jusqu’à atteindre la journée et demie.
Le Xiaomi Mix Flip entend faire la différence en matière de vitesse de charge avec son concurrent coréen. En effet, si celui-ci n’accepte pas plus de 25 W, il peut, lui, gérer les 67 W fournis par le bloc fourni. Il serait ainsi capable, selon la marque, de passer de 0 à 100 % de charge en largement moins d’une heure. Nous avons mis une cinquantaine de minutes pour réaliser ce cycle, mais le protocole de mesures du Labo Fnac est plus précis et il permet de comparer le Xiaomi aux autres smartphones du segment. Le Mix Flip se passe en revanche de la recharge sans fil. Dommage.
On notera que cette vitesse de charge rapide n’empêche pas la marque chinoise d’annoncer une excellente durabilité de la batterie, qui conserverait ainsi 80 % de capacité au moins après 1 600 cycles de charge.